Actuellement ,je ne suis pas musulman, mais je mène des
recherches sur la religion musulmane. J’ai une question sur les cinq prières et
leur impact sur la vie d’une personne. Je sais que leur accomplissement dure
des minutes et constitue une obligation personnelle à acquitter à des heures
précises. Présentement, je travaille comme chirurgien, et celui qui exerce un
tel métier doit se concentrer parce que la vie de ses patients est entre ses
mains. Et il se peut que l’opération occupe un temps dépassant celui qui sépare
entre deux prières. Dans ce cas, que doit-il faire ? Il me semble que les
exigences de l’Islam et celles de cette profession sont incompatibles. Je me
demande ce que les musulmans sincères et les scientifiques en pensent et
comment concilient-ils entre une vie islamique et une vie pratique ?
Louange à Allah
Avant de répondre à la question, il nous faut apprécier
l’intérêt que vous portez à l’Islam et l’effort que vous avez déployé pour
connaître la vérité et abandonner la fausse religion, en l’occurrence le
christianisme, pour chercher une religion vraie. C’est une attitude noble qui
dénote votre rupture avec l’imitation aveugle et votre émancipation par rapport
à l’emprise des traditions dans lesquelles vous avez été élevé. A ce propos,
notre Maître Béni et Très Haut dit pour stigmatiser ceux qui imitent les
fausses pratiques : {Et quand on leur dit: "Suivez ce qu' Allah a fait
descendre", ils disent: "Non, mais nous suivrons les coutumes de nos
ancêtres.} (2/170)
Par ailleurs, il a décrit des chrétiens qui ont connu
l’Islam et ont entendu la révélation communiquée par Allah à Son Prophète
(bénédiction et salut soient sur lui) et ont suivi la vérité en ces termes : «
Et quand ils entendent ce qui a été descendu sur le Messager (Mouhammad) tu
vois leurs yeux déborder de larmes, parce qu'ils ont reconnu la vérité. Ils
disent: "ô notre Seigneur! Nous croyons: inscrits- nous donc parmi ceux
qui témoignent (de la véracité du Coran). Pourquoi ne croirions- nous pas en
Allah et à ce qui nous est parvenu de la vérité. Pourquoi ne convoitions- nous
pas que notre Seigneur nous fasse entrer en la compagnie des gens vertueux? » (5/83-84).
Nous devons vous remercier pour votre compréhension de
l’importance des cinq prières et de la nécessité de les observer à leurs heures
respectives.
Nous voulons mettre en relief la très importante réalité en
Islam, à savoir que Celui qui a révélé Son livre, établit Ses lois et
règlements et les a agréées pour les hommes, c’est Allah, le Puissant, le
Majestueux à qui rien n’échappe ni sur terre ni dans les cieux, Celui qui
connaît ce qui fut, ce qui est et ce qui sera ; Celui qui savait, avant la
création des cieux et de la terre, qu’il viendrait un temps où la médecine
humaine se développerait et qu’il y aurait de longues opérations chirurgicales
telles que les opérations à cœur ouvert, la grève des organes comme le foie,
les opérations concernant le cancer de l’œsopahge et les très compliquées
opérations consécutives aux accidents de la circulation. C’est pourquoi la
Charia qu’il a révélée reste valable en tout temps et en tout lieu et ne
s’oppose à aucun progrès scientifique ou obligation pratique.
Avant de donner une réponse exhaustive, nous voudrions faire
les observations que voici :
- Ces opérations sont ordinairement conduites par une équipe
de chirurgiens comprenant des assistants secondant les titulaires de façon à
pouvoir assurer l’alternance en cas de nécessité ;
- Dans certaines opérations, les membres de l’équipe jouent
des rôles différents et répartis en fonction de la spécialité de chacun. Et il
n’arrive pas toujours qu’une seule personne reste impliquée dans l’opération du
début à la fin. C’est ainsi qu’on voit dans l’équipe une personne chargée
d’ouvrir la région de l’opération, une deuxième est un cardiologue et une troisième
est spécialiste des vaisseaux sanguins. Puis la première revient fermer la
blessure. Dans certaines opérations, l’intervention du chirurgien principal ne
dure pas plus de la moitié du temps de l’opération.
- Les opérations qui durent dix heures ou plus sont très
rares.
En ce qui concerne la réponse exhaustive sur la façon dont
le chirurgien peut accomplir la prière, la voici :
1. En principe, la prière doit être acquittée à son heure,
compte tenu des propos d’Allah le Très Haut : « ..car la Salâ demeure, pour les
croyants, une prescription, à des temps déterminés. » (4/103)
2. Si l’opération s’avère longue, le chirurgien peut la
commencer après avoir accompli la prière dès l’entrée de son heure, afin de
pouvoir la terminer avant la fin de l’heure de la prière suivante, ce qui lui
permettrait d’accomplir chaque prière dans les limites de son heure.
3. Il convient d’établir le calendrier des opérations de
façon à ce qu’aucune opération ne se déroule entre deux prières. Par exemple,
une longue opération peut débuter très tôt le matin et se poursuivre
jusqu’avant le début de l’heure d’asr. Ce qui permettrait aux intéressés
d’effectuer la prière de zouhr à son heure et de disposer de plusieurs heures
pour travailler. Si l’opération commence à huit heures , le chirurgien peut la
poursuivre jusqu’à quatorze heures en lui consacrant ainsi 6 heures sans
interruption.
4. S’il est possible pour le chirurgien d’aller faire sa
prière pendant l’opération et de laisser un autre membre de l’équipe continuer
son travail sur la base d’une alternance, c’est ce qu’il convient de faire.
Nous nous demandons ce que ferait le médecin s’il éprouvait
le besoin d’aller aux toilettes au cours de l’opération.
L’organisation des opérations chirurgicales montre qu’il est
possible de tenir compte de certaines contraintes. En fait, nous savons que
certains chirurgiens se reposent un peu ou mangent pendant les longues
opérations tandis que les autres poursuivent leur travail. La prière peut se
faire de la même manière.
5. Si tout ce qui vient d’être dit s’avère impossible, il n’
y a aucun inconvénient à ce que deux prières soient réunies en cas de
nécessité. C’est comme la réunion du zouhr et d’asr de façon à ramener la
première à l’heure de la seconde. Dans des cas raricismes où l’opération occupe
un temps très long qui dépasse le temps de deux prières réunies comme le zouhr
et l’asr. C’est le cas d’une opération qui commence avant le zouhr et prend fin
après le maghrib et pendant laquelle il n’est pas possible pour le chirurgien
de sortir pour prier. Dans ce cas, il prie comme il peut pendant l’opération ;
il prononce le takbir du début, récite le Coran et fait des gestes à la place
des génuflexions et des prosternations tout en veillant à ce que le geste qui
tient lieu de prosternation implique une inclinaison plus marquée. Cette
situation ressemble à celle du combattant sur le front au moment du
déclenchement des hostilités dans les longues batailles et pendant les
opérations de poursuite ou de retrait devant l’ennemi. Dans tous ces cas, on
prie comme on peut. Car Allah n’impose à aucune âme ce qui est au-dessus de ses
forces. Allah soit loué, car Il ne nous a rien imposé en religion qui soit
source de gêne.
Les règlements ci-dessus indiqués reposent sur des arguments
sûrs, et les propos des ulémas les concernant sont connus parce que bien
développés dans les ouvrages de droit musulman. Ils prouvent clairement la
souplesse de la loi islamique bénie et sa capacité d’intégrer les nouveautés et
les évolutions de la vie humaine en tout temps. Ce qui n’est guère étrange,
cette loi étant une révélation d’un Sage, Louable , Omniscient et bien Informé.
En conclusion, nous invitons l’auteur intelligent de cette
question, à se convertir à l’Islam qui assure à ses adeptes le bonheur en ce
monde et dans l’au-delà et apporte des solutions à tous les problèmes.
Nous sommes du reste bien disposés à fournir toutes les
explications nécessaires.
C’est Allah qui nous assiste et qui guide sur le chemin
droit.
Islam Q&A (www.islam-qa.com)