Sourate 108 : L’abondance (Al-Kawthar)
Anas b. Mâlik : L'Envoyé
étant parmi nous dans la mosquée, il fit un somme, puis releva la tête
en souriant. Nous lui dîmes : « Qu'est-ce qui te fait sourire, ô Envoyé d'Allah
? » Il dit : « On
vient de faire descendre une sourate. » Après quoi, il récita Nous t'avons
certes, accordé l'Abondance. Accomplis la Salat pour ton Seigneur et sacrifie.
Celui qui te hait sera certes, sans postérité, puis il dit : « Savez-vous ce qu'est
l'abondance ? » Nous dîmes : « Allah est plus connaissant, ainsi que Son Envoyé .
» II dît : « C'est
une rivière. Mon Seigneur me l'a promise. Elle contient de nombreux biens. »
Anas b. Mâlik : Après son ascension dans le ciel, le Prophète a dit : « Je suis arrivé à une rivière aux
rives de perles évidées. Alors j'ai dit : " Qu'est-ce que c'est, ô Gabriel
?" Il a dit : " C'est l'abondance. " ». Dans un autre
hadith : C'est l'abondance que ton Seigneur garde pour toi.
Aïcha : L'abondance est une rivière dans le Jardin. Ses deux rives
sont de perles évidées.
Saïd b. Jubayr : La rivière se trouvant au Jardin fait partie du
bien que Allah lui a donné. Cette exégèse est beaucoup plus générale : la
rivière est un élément partitif de l'abondance.
Mujâhid : L'abondance est la profusion de biens dans l'ici-bas et
dans la vie dernière.
Ikrima : C'est la prophétie, le Coran et la (belle) rétribution de
la vie dernière.
Accomplis
la Salat pour ton Seigneur et sacrifie : comme Nous t'avons donné
beaucoup de biens dans l'ici-bas et la demeure dernière (entre autres, la
rivière), voue pour ton Seigneur tes prescrites et tes surérogatoires, ainsi
que tes sacrifices. Adore-Le sans rien Lui associer, sacrifie en Son nom seul :
Dis: ‹En vérité, ma
Salat, mes actes de dévotion, ma vie et ma mort appartiennent à Allah, Seigneur
de l'Univers. A Lui nul associé! Et voilà ce qu'il m'a été ordonné, et je suis
le premier à me soumettre. (6/162-163)
Ibn Abbâs : Le sacrifice visé c'est regorgement rituel.
Celui
qui te hait sera certes, sans postérité : Muhammad, celui-là qui te hait,
et hait le Vrai que tu apportes est lui-même l'amoindri, l'humilié dont la
citation est inexistante.
Ibn Abbâs et Mujâhid : Cela est descendu à propos d'al-'Aç b.
Wâ'il. Yazîd b. Rûmân : Quand al-'Aç b. Wâ'îl entendait parler de l'Envoyé , il
disait : « Laissez-le. C'est un homme mutilé, qui n'a pas de descendance
(masculine). Quand il mourra, son souvenir sera à jamais rompu. » C'est
pourquoi Allah a fait descendre cette sourate.
Un autre avis : Elle est descendue à propos de Uqba b.
Abu Ma'it. A ta' : Elle est descendue à propos d'Abû Lahab. Quand
le fils de l'Envoyé mourut, Abû Lahab
s'en alla dire aux associateurs : « Muhammad a été mutilé cette nuit ! » C'est
pourquoi Allah a fait descendre à ce sujet Qui te veut du mal, le mutilé c'est
lui !
Ibn Abbâs : Elle est descendue à propos Abû Jahl.
Celui
qui te hait : c'est ton ennemi (Ibn Abbâs).
sans
postérité : c'est celui qui reste seul (Ikrima). Les dénégateurs ont
imaginé que l'Envoyé allait être oublié
après la mort de ses fils, et qu'ainsi on allait ne plus entretenir son
souvenir. Mais Allah a maintenu le souvenir de Son Envoyé , en instaurant Sa
religion parmi Ses adorateurs.